
Mon ado n’a pas d’idée de métier : est-ce grave docteur ?!
Mis à jour le 10 octobre 2025
« Je ne sais pas ce que je veux faire plus tard… »
Cette phrase, beaucoup de parents l’entendent un jour ou l’autre. Et souvent, elle génère inquiétude et culpabilité : « Est-ce qu’il est en retard ? Est-ce qu’il va réussir à trouver sa voie ? »
Bonne nouvelle : ne pas avoir d’idée précise de métier à 14, 16 ou même 18 ans est parfaitement normal. L’orientation n’est pas une décision instantanée, c’est un cheminement qui prend du temps, fait d’explorations, d’essais, parfois même d’erreurs qui aident à avancer. Ce processus n’a pas d’âge : il peut débuter dès le collège, se poursuivre au lycée, et continuer à évoluer à l’université ou même en début de vie professionnelle.
Pourquoi il est normal de ne pas savoir ?
À l’adolescence, l’identité est encore en construction. Le pédopsychiatre Philippe Jeammet rappelle que « l’adolescent se définit davantage par ce qu’il n’est pas encore que par ce qu’il est ». Vouloir qu’il ait déjà une réponse précise est souvent illusoire.
De plus, l’avenir professionnel est vaste. Certes, de nouveaux métiers apparaîtront, mais ils sont très souvent des évolutions de métiers déjà existants (par exemple : l’ingénieur énergie d’hier devient aujourd’hui ingénieur en énergies renouvelables). Autrement dit : inutile d’attendre que « le métier idéal » soit inventé, il est déjà possible d’explorer les grands secteurs professionnels (santé, numérique, commerce, création, ingénierie, social, juridique, environnement, etc.).
L’enjeu n’est donc pas de « trouver tout de suite le bon métier », mais d’apprendre à mieux se connaître, puis à explorer les domaines où ses talents et ses envies pourront s’épanouir.
L’Ikigaï : un outil simple pour se découvrir
L’un des moyens les plus accessibles pour engager la réflexion est l’Ikigaï, issu de la culture japonaise. Cet outil invite à croiser :
- ce que j’aime,
- ce que je sais faire,
- ce dont le monde a besoin,
- et ce pour quoi je peux être reconnu.
Quelques questions à poser à son ado
Pour rendre l’exercice concret, voici quelques exemples adaptés à leur quotidien :
- Qu’est-ce qui te plaît vraiment dans tes journées au collège ou au lycée ?
- Quelles matières ou activités te donnent l’impression que « le temps passe vite » ?
- Quelles compétences tes amis ou tes profs reconnaissent-ils chez toi ? (ex. humour, écoute, organisation, créativité…)
- Quelles qualités apprécies-tu chez tes amis ?
- Quelles causes ou sujets te touchent particulièrement (écologie, justice, santé, technologie, solidarité…) ?
- Si tu pouvais consacrer une journée à un projet qui t’enthousiasme, lequel choisirais-tu ?
L’objectif n’est pas de trouver tout de suite un métier, mais de mettre en lumière des pistes qui serviront de base pour explorer ensuite des secteurs.
Éviter la « jungle de l’orientation » : une méthode en entonnoir
Pour beaucoup de familles, ce qui est vertigineux ce n’est pas tant le manque d’idées… que le trop-plein d’informations. Entre les salons, les Journées Portes Ouvertes (JPO), Parcoursup, les conseils de l’entourage… on ne sait plus par où commencer.
Une bonne approche consiste à avancer en entonnoir :
- Partir de soi : ses forces, ses goûts, ses valeurs (via l’Ikigaï ou d’autres outils).
- Explorer les grands secteurs : par exemple, se demander : « Est-ce que j’ai plutôt envie d’être dans le soin, dans la création, dans le commerce, dans la technique, dans le social ? ».
- Découvrir quelques cursus et métiers reliés à ces secteurs, en lisant des témoignages, en regardant des vidéos, ou en échangeant avec des professionnels.
- Aller aux JPO et salons pour confirmer ou préciser ces pistes, mais avec un objectif ciblé.
De cette façon, les salons ne deviennent pas une « jungle » angoissante , mais une exploration guidée.
Susciter la curiosité : donner envie plutôt que mettre la pression
Beaucoup d’adolescents décrochent non pas parce qu’ils sont incapables de travailler, mais parce qu’ils n’en voient pas l’utilité. Aider un jeune à comprendre « à quoi ça sert » est un levier puissant de motivation.
En tant que parent, vous pouvez nourrir sa curiosité de différentes manières :
- Relier les matières scolaires à la vie réelle : par exemple, montrer comment les maths se retrouvent dans l’architecture, l’informatique ou la musique ; comment les langues ouvrent des portes à l’international.
- Explorer le monde ensemble : visiter une entreprise lors d’une journée portes ouvertes, assister à une conférence, écouter un podcast sur un métier… Ces découvertes donnent corps à des idées abstraites.
- Mettre en avant le sens et l’engagement : beaucoup de jeunes ont besoin de se sentir utiles. Parler des métiers qui répondent à des enjeux de société (santé, climat, solidarité, numérique responsable…) peut être très stimulant.
- Valoriser le cadre de vie et l’environnement d’étude : certains ados ont besoin de se projeter dans un lieu où ils se sentiront bien, avec une pédagogie qui leur correspond (campus, écoles à taille humaine, alternance, etc.).
L’objectif n’est pas seulement d’informer, mais de donner envie d’apprendre et de se projeter. Comme le souligne Isabelle Servant, fondatrice de l’orientation positive : « L’essentiel, ce n’est pas seulement de choisir un métier, c’est de trouver une direction qui donne de l’élan. »
Le rôle des parents : soutenir sans surcharger
Accompagner un ado dans cette démarche ne veut pas dire décider à sa place. Le plus utile, c’est de :
- Valoriser ses qualités et ses réussites, même petites.
- Encourager les essais (stages, ateliers, mini-projets).
- L’aider à se poser les bonnes questions plutôt que lui donner « la bonne réponse ».
- Rassurer : il y a toujours plusieurs chemins, et l’orientation n’est jamais figée.
Quand se faire accompagner ?
Si malgré tout, le jeune reste bloqué, manque de confiance en lui ou se sent noyé par les options, un accompagnement par un professionnel de l’orientation peut être précieux.
Cela permet de :
- mettre en lumière ses talents,
- clarifier ses pistes,
- structurer les étapes,
- redonner confiance et motivation.
Ne pas savoir quel métier faire ? Une étape normale
Ne pas savoir quel métier exercer à l’adolescence n’est pas une faiblesse, c’est une étape normale. L’important est d’avoir une méthode progressive, et surtout de comprendre que l’orientation est un processus qui s’inscrit dans le temps. Chaque étape – une réflexion, une découverte, une réorientation – aide le jeune à mûrir, à gagner en autonomie et en confiance.
Petit à petit, en explorant différentes pistes et en se connaissant mieux, chaque adolescent construit un projet qui lui ressemble. Et il n’a pas besoin d’avoir toutes les réponses aujourd’hui pour avancer : le plus important est d’oser commencer à marcher sur son chemin.
Pour aller plus loin
Onisep - Découvrir les métiers et les formations
Cnesco - L’orientation scolaire : état des lieux
Céreq - Études et parcours des jeunes
Orientation Posititve - Isabelle Servant
Delphine de Guillebon
Consultante en Orientation Scolaire
Cofondatrice d'Eurêka Study
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